La préparation de la traque communiste

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Pour appréhender la période il n’est pas inutile à nos yeux d’évoquer la décennie précédent la déclaration de guerre.

1929 c’est la grande crise économique mondiale. A Bordeaux il y a 40 000 chômeurs (deux fois plus qu’aujourd’hui), le port perd 1 million de tonnes de trafic, les entreprises et les commerces ferment en cascade. En 1934-1935 les gouvernements mettent en place des politiques déflationnistes, de baisse des prix, des salaires, des pensions. Les rapports sociaux sont très tendus, les luttes sont dures avec un mouvement ouvrier affaiblit.

Après la venue au pouvoir de Mussolini en Italie et de Hitler en Allemagne les ligues fascistes s’organisent à Bordeaux. Un rapport de police fait état de près de 3 800 personnes adhérentes à l’action française, Camelots du Roy, Jeunes républicains nationaux et autres croix de feu. Ils sont nombreux à monter à Paris pour la manifestation du 6 février 34. En réaction, toujours selon la police, 30000 personnes manifestent à Bordeaux à l’appel des organisations progressistes.

C’est « 36 », ses conquêtes sociales, la dissolution des ligues, mais aussi l’agression de franco contre la république espagnole. Mais bientôt 1938, et la pause sociale décrétée par le gouvernement, l’annexion de l’Autriche par Hitler, l’abandon de Munich, et la nuit de cristal en Allemagne ou 200 synagogues et 7 500 commerces et entreprises juifs sont saccagés. Le 15 mars 39, Hitler envahit la Tchécoslovaquie, le 1er septembre l’Allemagne attaque la Pologne et la France lui déclare la guerre le 3 septembre. Jusqu’en mai 1940 c’est ce que l’on a appelé « la drôle de guerre » : s’il ne se passe quasiment rien au plan militaire, il n’en est pas de même au plan politique. En effet le 23 août 1939 c’est la signature du pacte de non agression germano-soviétique, et au prétexte de sa non condamnation, le 26 septembre 1939 les organisations communistes (ce qui inclut la CGT) sont interdites. C’est ainsi que notre ami Georges Durou, qui sera ensuite déporté est arrêté, condamné et enfermé 1 an au fort du Hâ pour distribution de tracts.

C’est dans ce contexte que Pétain arrive au pouvoir et que les allemands envahissent la France et s’installent à Bordeaux.

Les directives de Vichy sont claires :

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Note du 31 août 1940-AD33

 

Le Préfet de la Gironde fait un premier bilan :

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Note du 13 septembre 1940-AD33

 

Pour aller plus loin, le Préfet sollicite la « Kommandantur »

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Note du 11 octobre 1940-AD33

 

Alors qu’il a déjà reçu 1500 fiches à remplir, le commissaire spécial en réclame 3000 supplémentaires :

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Note du 17 septembre 1940-AD33

 

« L’opération répressive »- dixit le Préfet- est prête. Elle aura lieu le 22 novembre 1940 :

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Note du 21 novembre 1940 pages 1 et 2-AD33

 

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Note du 23 novembre 1940-AD33

 

La propagande communiste continue, l’idée de résistance s’affirme, la répression se poursuit :

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Note du 17 décembre 1940-AD33

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Notes du 29 mars 1941 et compte rendu des perquisitions effectuées au 15 avril-AD33