Nous ne disposons d’aucun document officiel sur les motifs de l’arrestation d’Élie, technicien à Radio-Bordeaux-Lafayette. Sa famille se souvient de ses fréquents déplacements à Paris, Limoges ou Périgueux. Des collègues de travail, en 1954, évoquent d’ailleurs qu’il aurait pris contact avec des maquis de Périgueux, accompagné de Gensous, qui deviendra ingénieur à la Radio de Paris.
Un résistant du groupe « Marco-Polo », atteste pour sa part, que si Élie n’appartenait pas à ce groupe, celui-ci lui accordait toute sa confiance : « Nous lui avions demandé de limiter le brouillage de Radio-Londres. Effectivement l’émission était meilleure quand il était de service ».
Le 11 juillet 1944, attendu à son domicile par sept miliciens qui menacent de leurs armes son épouse et sa fille, Élie est arrêté dès son arrivée – une « dénonciation de proximité » selon son fils – et incarcéré au Fort du Hâ.
Son chef de centre intervient auprès du commandement allemand pour obtenir sa libération : « Impossible. Monsieur de Chaunac est un « filou » et a participé à l’assassinat du procureur Lespinasse ». Fiction ? Prétexte ? Réalité peut-être ? Mais il aurait fallu pour cela qu’Élie soit en relation avec le groupe FTP-MOI qui a exécuté à Toulouse le 10 octobre 1943, ce sinistre collaborateur de Vichy.