BRUNET Joseph

Brunet

Né le 2 novembre 1883 à Saint-Junien (Haute-Vienne)
Demeure 28 bis rue Achard à Bordeaux (Gironde)
Arrêté le 22 novembre 1940
Fusillé le 24 octobre 1941 à 57 ans

Joseph Brunet est un militant chevronné. Il a été de la majorité qui, lors du Congrès de Tours, en 1920, a décidé l’adhésion à la III° Internationale et la fondation d’un Parti communiste. Ouvrier électricien, il a un fort passé militant ainsi qu’en témoigne son inculpation, en 1930, par le parquet de Bayonne pour « entrave à la liberté du travail ». Il est de la rafle des 148 communistes du 22 novembre 1940.
Son épouse, sans travail et sans ressources, ne perçoit que cinq francs par jour, soit une heure de salaire, et pourtant elle trouve le moyen, grâce à la solidarité de la population du quartier, de porter chaque semaine un peu de nourriture à Joseph pour améliorer l’ordinaire du camp.
Interrogé par l’inspecteur Laffargue, Joseph s’en tient aux réponses minimales habituelles et à quelques concessions formelles comme la reprise de l’expression officielle « ex-Parti communiste français » (dont on ne sait d’ailleurs, comme dans d’autres interrogatoires, si elle a été réellement prononcée ou s’il ne s’agit que d’une transcription zélée de l’inspecteur).
Poinsot, en tout cas, ne s’y trompe pas. Pour lui, Joseph, « intelligent et cultivé, était en vue dans Bordeaux et ses alentours ». Le préfet Pierre-Alype renchérit dans le dossier transmis le 28 février 1941 à la Feldkommandantur : « Vieux militant du parti depuis sa formation, ses sentiments sont inchangés, il ne s’en défend d’ailleurs pas. Aussi faut-il le considérer comme un ennemi du régime prêt à participer activement, le cas échéant, à une action révolutionnaire. » Il sera entendu.