Après les bombardements des 19 et 20 juin sur Bordeaux, le transfert du gouvernement français qui finalement s’installe à Vichy, les appels à réagir de Charles Tillon et du Général De Gaulle, et l’arrivée des allemands, Bordeaux est entrée en guerre. Dans la foulée de Pétain, le maire Adrien Marquet appelle la population à collaborer. Les autorités ont une première cible privilégiée : les communistes, les syndicalistes et sympathisants «de gauche».
Les directives de Vichy et du Préfet de la Gironde (voir pour approfondir) sont claires. Après avoir reconstitué le fichier départemental des communistes, la traque s’organise, et, par exemple, le 22 novembre 148 d’entre eux sont internés, d’abord à Bacalan puis à Mérignac Beaudésert. Malgré la répression, la guerre idéologique continue, l’idée de résistance grandit, des actes de refus sont posés, des tracts distribués, des actions concrètes organisées, au plan revendicatif, du recrutement, de la collecte de renseignements et d’armes.
Laissant la police de Vichy «faire le sale boulot», les allemands investissent la ville, établissent des liens courtois mais fermes avec les autorités et cherchent à se faire accepter par la population, tout en ne tolérant aucune manifestation de rejet.
Il n’est que de voir les motifs des premières arrestations.