Marcel est chauffeur à la société de distribution alimentaire « L’Aquitaine » à Bègles. Il participe à l’activité de la cellule communiste de Villenave d’Ornon avec, notamment, la famille Torralba dont le père et les trois fils sont arrêtés le 22 novembre 1940 (Ange, l’aîné, évadé du camp de Mérignac, s’engagera dans les FTP ; arrêté à nouveau le 19 décembre 1943, disparu sans aucune trace, il sera déclaré mort à cette date ; Gabriel, sera déporté à Auschwitz, puis à Flossenburg).

Après leur arrestation, Marcel prend la relève, mais considéré comme suspect – la distribution de tracts clandestins se poursuit dans la commune – il est rapidement arrêté et interné à Mérignac.

À défaut de la libération de son mari, son épouse demande au préfet l’attribution de l’allocation prévue par décret. Avis défavorable. Prétexte invoqué : elle travaille quelques journées à l’hôpital militaire du Béquet. Le Docteur Traissac, devant le dénuement de la famille, intervient pour demander, en vain, la libération de Marcel.

Le préfet a transmis le dossier à la Feldkommandantur avec la mention : « individu dangereux à tous égards ». Une appréciation qui ne sera pas sans conséquence…