Jean marchand de meubles et Henriette son épouse, ont deux enfants. Son père a été arrêté en 1940 pour distribution de tracts, puis libéré en 1941.
Selon la police il « est le dépositaire habituel du mobilier des permanents du Parti ». Chaque permanent, lorsqu’il quittait la région, lui confiait son mobilier à charge de le remettre à son successeur. Mais Poinsot pense bien que Jean n’est pas seulement garde-meuble. En effet le magasin de Jean sert aussi, d’imprimerie, de dépôt d’armes, de planque à des résistants.

Il est, avec Henri Souque et Lapeyrade, membre du triangle de direction départemental illégal mis en place par Henri Chassaing avant sa mobilisation. Lors de l’entrée des Allemands à Bordeaux, Souque était venu avec Charlionnet : « Jean, il faut faire quelque chose ».
Jeanne Souque, épouse d’Henri, blanchisseuse, dépose dans le magasin de Jean, des sacs de linge contenant des machines à écrire, du matériel divers, des stencils.
Renée Michaux jeune résistante de La Rochelle, morte à Auschwitz en 1943, passe pour la dactylo du magasin, alors qu’elle vient taper du matériel antinazi, diffusé dans la région.
Germaine la fille de Jean, « fait tourner » la ronéo à main puis, circulant à vélo, les sacoches bourrées des tracts, elle dépose le matériel dans des « relais » comme chez Charlotte Lescure à Floirac, morte à Auschwitz en 1943.
Le magasin de Jean sert aussi de lieu de « repêchage » pour les clandestins isolés.

Le 25 août 1942, averti par la famille Bouvart qu’il risque d’être interpellé avec sa fille,  Jean la fait partir immédiatement dans la clandestinité. Le même jour il est arrêté pour activités communistes. Sa fille Germaine, qui par ailleurs aidera à l’évasion de Régine Allo-Chassaing du camp de Mérignac le 15 septembre, sera finalement arrêtée et déportée. Son fils Henri, prisonnier en Allemagne, s’évadera, et sera décoré « pour services rendus aux Résistants-Combattants Polonais ».