Né le 5 mai 1906 à Saint-Nazaire (Loire-Inférieure)
Demeure 6 rue Renière, Bordeaux (Gironde)
Interné le 22 novembre 1940 à Bacalan puis au camp de Mérignac
Fusillé le 24 octobre 1941 à 35 ans
Dès l’âge de 19 ans, Roger est un propagandiste éloquent des Jeunesses communistes. Il est embauché aux Chantiers du Sud-Ouest à Bacalan et s’engage dans l’activité syndicale. Licencié en 1928 il retrouve un emploi dans l’automobile. Attentif à la formation des jeunes ouvriers, il est membre du jury des CAP de tôlier-formeur. En 1929 il est élu secrétaire général du syndicat CGT unitaire des métaux et participe en 1930 au congrès de l’Internationale Syndicale Rouge.
Roger est de toutes les luttes pour le Front Populaire, l’unité syndicale et contre le fascisme. Secrétaire du Secours Rouge International, il organise la solidarité avec la République espagnole, agressée par Franco. En novembre 1936, il part en Espagne, avec son jeune frère Louis qui, lui, n’en reviendra pas. Ils s’engagent dans les Brigades Internationales. Roger rentrera en mai 1938, devant accomplir une période militaire.
À son retour en France, il continue le combat politique et syndical, et reprend sa place dans l’activité illégale du Parti communiste après sa démobilisation de l’armée en 1940. L’expulsion de France de son amie, Ida Goldmann, juive russe, naturalisée française en 1928, déchue de sa nationalité en 1941 et internée à Mérignac, est envisagée compte tenu de ses « tendances communistes ». Le préfet en avise la Feldkommandantur, qui ne l’entend pas de cette oreille et le fait savoir. Ida sera donc maintenue à Mérignac et partira pour Drancy le 18 juillet 1942 sans billet de retour.
Le 27 février 1941, le préfet communique à la Feldkommandantur son appréciation sur Roger : « Militant actif et dangereux, soupçonné de se livrer à l’intérieur du camp à une sournoise propagande révolutionnaire ».
Avec le Docteur Nancel-Penard, il sera emmené de la baraque des otages de Mérignac la veille de l’exécution et enfermé pour la nuit au Fort du Hâ. Pour obtenir la vie sauve, il leur est proposé de renier leurs convictions ! Refusant le marché proposé, ils seront fusillés le lendemain à Souge.
Martine Lacroix, sa nièce, rapporte les évènements vécus par Roger et sa famille : témoignages vidéo