GIRARD Marcelle

GIRARD Marcelle

Marcelle Girard est née à Saintes le 18 mai 1919, de Camille Girard, employé de banque et Thérèse Badie, sans profession

Habite 89 rue Joseph de Carayon Latour à Bordeaux

Marcelle Girard est la sœur de Pierre. Tous deux refusent le « maréchalisme ». Pierre, contacté par Pierre Vilain entre dans le groupe appelé parfois Auriac » ou « Alliance de la Jeunesse Française ». Groupement de jeunes engagés dans le soutien à de Gaulle, font ce que l’on appelle du renseignement.

Selon les déclarations de leur mère, qui entra elle-même en résistance en octobre 1942, le groupe « a rassemblé et fait transmettre à l’i.S. des renseignements sur la base aérienne de Mérignac en 1941. », puis ils ont « reçu mission de vérifier les emplacements exacts des camps de prisonniers sénégalais voisins du terrain d’aviation : il y avait eu en effet des pertes assez sérieuses dans ces camps. » « Le groupe s’était aussi procuré le plan de l’usine d’aviation de la Souys pour la transmettre à Londres ».

Marcelle, pour sa part, est chargée de vérifier l’emplacement de batteries de DCA à Beutre (base de Mérignac). Elle va le faire, accompagnée par une femme qui travaille pour la Gestapo et la police : Geneviève Sauvaneix. Celle-ci va la dénoncer.

Le 13 juillet 1941, Poinsot a recueilli suffisamment de renseignements pour lancer une grande opération contre le groupe.

« Interrogés », ils vont passer en jugement en octobre 1941. Marcelle, « l’accusée 3 » va être condamnée à mort. Le 20 avril 1942, c’est le départ en déportation. Elle est classée NN (Nacht und Nebel c’est à dire destinée à disparaitre dans la nuit et le brouillard). Elle passera dans diverses prisons : Karlsruhe, Anrath, Lübeck, Cottbus, Ravensbrück, Mauthausen, Bergen Belsen, où, elle décèdera le 31 mars 1945. Elle aura vécu l’enfer durant 3 ans !

Il faut dire que Poinsot la jugeait « Dangereuse par le rayonnement de sa propagande c’est elle qui en premier lieu de ce fait même s’est signalé à l’attention des services de police ».

Et sa dénonciatrice direz-vous ? Condamnée à mort le 10 avril 1945, de commutation de peine en commutation de peine, elle a été libérée le 5 janvier 1954, a pu à nouveau résider en Gironde et la dégradation nationale dont elle faisait l’objet a été annulée…